Le Burn-out parental, une réalité dans nos foyers. Partie II

7 février 2019 | Parents / Enfant, Professionnels

L’épuisement parental, les symptômes et comment en sortir ?

Plusieurs paramètres conditionnent le Burn-out parental comme nous l’avons vu dans la première partie de l’article Le Burn-out parental, une réalité dans nos foyers.

Mais comment l’identifier ?
Comment mettre des mots sur ces maux ?
Quels en sont les symptômes identifiables ?

« La femme se retrouve confrontée à de grandes difficultés, développe Maryse Vaillant, et personne ne s’en rend compte. C’est donc à la fois un sentiment d’épuisement mais aussi de solitude et d’incompréhension. »

Dans tout cela, l’homme aussi peut être touché.

Phase 1 :

Fatigue, lassitude mais j’avance.

Fatigue, lassitude, sensation de ne pas retrouver son énergie à l’intérieur et de tirer sur la corde pour tenir le coup.

On se raccroche au côté mécanique et cadré de la vie quotidienne : levé, déjeuner, s’habiller, aller à l’école, au travail et tout cela en tentant d’utiliser le minimum d’énergie pour économiser en vue de la tâche suivante… s’il reste du jus…

A ce stade, la moindre contrariété devient rapidement intolérable.

« Je ne la supporte plus ! Je sais que c’est une enfant, qu’elle a 7 ans et que c’est normal. Mais je n’en peux plus ! Je veux juste qu’elle arrête et qu’elle fasse ce que je lui demande. Je n’ai pas la force de l’écouter ou d’être patiente, je n’en peux plus… »

me confie une maman épuisée lors de nos séances.

Phase 2 :

Donner de soi au siens : difficile.

S’éloigner affectivement des enfants et de son(sa) conjoint(e) parce que justement, on est tellement vidé que l’on ne peut plus rien leur donner et en demander est devenu au-dessus de nos forces. Puisque de toutes façons, ce ne sera jamais assez tant la fatigue et la perte énergétique est profonde.

Comment dans ce cas ne pas entrer dans la culpabilisation ?

« Je ne suis pas une mère parfaite et encore moins une conjointe de bonne compagnie en ce moment… le problème c’est que j’ai l’impression que ça va de mal en pis. »

pensent ces mères épuisées.

Phase 3 :

Le passage à l’acte. 

Ces mères et ces pères épuisés sont chimiquement et émotionnellement court-circuités au point que leurs cerveaux archaïques (siège de l’émotion et la survie) prennent le dessus sur leurs capacités de raisonnement (cortex préfrontal). C’est comme cela que surviennent ces actes qui ajoutent de la culpabilité à son fonctionnement et à ses sentiments.

Pour les mères ou les pères qui souffrent du burn-out

« Le moindre bruit les agresse. Le moindre cri, la moindre dispute, peut déboucher sur une gifle inhabituelle. Ce sont en fait tous les symptômes du stress accentué. À leurs yeux, la seule issue serait de faire mieux, ou de faire plus. Et ils continuent de s’épuiser, encore et encore. Physiquement, comme moralement. »

précise Maryse Vaillant.

Pour exemple, une chanson écrite par Lynda Lemay qui exprime la culpabilité et la douleur d’avoir perdu patience. «J’ai battu ma fille»

Phase 4 :

Se faire du mal, fuir le mal-être par tous les moyens, même les plus dangereux.

Les troubles du sommeil, de l’alimentation, de l’humeur amènent vers la dépression. Le risque est de tomber ensuite dans la consommation d’alcool ou de drogue. Nombreux sont les symptômes qui peuvent illustrer le burn-out. Les conséquences peuvent aller très très loin, beaucoup trop loin.

« L’épuisement ne se résoudra pas par magie, explique Maryse Vaillant. Parce qu’il n’est pas lié à leur personnalité, à ce qu’elles sont, mais à la situation matérielle du maternage, et à l’investissement psychique de la maternité. » 

ou de la paternité !

Comment s’en rendre compte ?

Quand on commence à se renseigner sur le sujet, c’est que l’on a déjà fait un pas.

C’est aussi oser en parler aux autres mamans, papas qui sont susceptibles de vivre la même chose. Vous n’êtes pas les seuls à dire : « Je n’en peux plus, je ne veux plus le/la voir ! » ou bien en crescendo : « J’ai envie de le/la jeter par la fenêtre » et de ce fait, se sentir de plus en plus coupable… alors que vous n’êtes pas les seuls à le penser !

Le penser ne signifie aucunement passer à l’acte et cela semble naturel quand on est sous pression, vous ne trouvez pas ?

Pour s’en rendre compte et s’en sortir, le plus rassurant et sécure, c’est d’oser en parler, mais pas à n’importe qui, aux risques de s’exposer aux brimades ou à l’ignorance. Le plus adapté est de se tourner vers des professionnels qui sauront écouter, rassurer et orienter dans ce chemin pour sortir de ce contexte difficile. C’est ce qu’il se passe dans les séances que je réalise.

Pour commencer, je vous propose de voir par cette check list où vous en êtes, dans votre intériorité :

Chez les mères 

  1. J’ai un désir de perfection sur tous les plans. Je souhaite être bonne en tout. Maitriser tous les plans de la vie de mes enfants que ce soit l’école, l’éducation, leurs relations sociales, les vacances, leur santé.
  1. Je suis au bout du rouleau et je ne m’en rends pas compte,malgré les retours et remarques de mon entourage qui me l’exprime, mais à leur manière. Par exemple, mon enfant qui de façon inconsciente, me montre que je suis au bord du précipice en me réclamant 10 fois plus d’attention qu’à l’habitude.
  1. Je suis perdue dans mes sentiments et mes principes éducatifs.J’avais des principes éducatifs que je voulais investir auprès de mes enfants et aujourd’hui je reviens dessus parce qu’ils me semblent faux, impossibles à accomplir et me mettent la pression. Pourtant je veux le mieux pour eux et cela me déchire de ne pas être à la hauteur. En même temps, je perds mon sang froid de plus en plus souvent et je crie parfois. Trop souvent à mon goût. Je vis de l’amour fort envers mes enfants et parfois une forme de haine que je ne supporte pas. Je me sens incomprise et victime d’injustice au regard de tout l’investissement que je mets dans la vie familiale.
  1. Je me sens épuisée physiquement et rien ne semble pouvoir me soulager. J’ai l’impression de devoir rester des mois sous la couette pour espérer en venir à bout et passer ne serait-ce qu’un week-end en mode pantouflard ne m’apporte tristement qu’un sentiment d’épuisement intense. J’ai du mal à dormir et à récupérer.
  1. Je me sens en overdose de tout. Tout me semble insurmontable, les tâches de la vie quotidienne sont insurmontables. J’ai des troubles de l’humeur, je suis pessimiste et je me plains régulièrement. Je ne me sens pas écoutée et soutenue.
  1. Je n’ai plus de désir sexuel pour mon partenaire, d’ailleurs, il ne m’attire plus vraiment. Peut-être ai-je eu du désir pour un autre ?
  1. Avec tout cela, je sens que je n’ai plus d’estime de moi,de confiance en moi. Je suis dépassée et je me sens seule face à tout cela. Isolée. J’ai tendance à me replier sur moi. Il se peut que j’aie pris beaucoup de poids ou au contraire, que j’aie beaucoup maigris.

Chez les pères

1.Je me sens déprimé de façon diffuse, tout semble lourd et j’ai de la tristesse au réveil.

  1. J’ai du mal à dormir,je suis de mauvaise humeur et je me renferme sur moi.
  1. J’ai tendance à avoir besoin de sortir et m’évader souvent. J’ai besoin de fuir dans les jeux, sports, achats compulsifs, alcool, drogues etc. J’ai des conduites à risque, je roule parfois trop vite ou je me sens désespéré.
  1. Parfois, j’ai de l’angoisse ou un symptôme d’attaque-panique avec l‘impression de vivre sans pouvoir respirer.
  1. Je regrette parfois des débordements avec les enfants empreints de cris, brutalité, violence avec ce sentiment de malaise qui me poursuit.
  1. J’ai le sentiment de perdre le contrôle de ma propre existence. Je regrette ma vie d’avant.
  1. J’ai du désintérêt pour ma partenaire et ma vie de couple. J’ai envie d’aller voir ailleurs.

Mes enfants :

  1. Ils me semblent être nés pour me chercher, m’énerver et aller toucher ce qui ne va pas. Ils sont infernaux en ce sens.
  2. Ils recherchent quelque chose et je ne sais pas ce que c’est !

Si vous avez repéré des symptômes, ou bien si vous êtes conscient de ce qui vous arrive et souhaitez reprendre en main votre vie et votre bien-être, je suis là pour répondre à vos besoins.

En attendant, voici un lien vers des ouvrages qui peuvent vous renseigner et un groupe facebook de soutien pour éviter l’isolement :«Eclatez votre bulle»  animé par Jessica (une perle !)

Mère épuisée, de Stéphanie Allenou (Les Liens qui libèrent, 2011). C’est un récit de  vie déculpabilisant et qui aide, d’une mère de famille qui raconte sa descente aux enfers lors de son épisode de burn out parental.

Le Burn-out parental: L’éviter et s’en sortir , par Moïra Mikolajczak et Isabelle Roskam (Odile Jacob, 2017). Un livre qui est déculpabilisant pour les parents en souffrance et peut leur apporter des pistes sérieuses.

 

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Témoignages

Merci Julie d'avoir pris le temps de répondre à mes questions et elles sont nombreuses ! Je vais voir ce que je fais de tout ça maintenant et j'ai votre contact comme un ange gardien si une situation difficile fait surface. Je suis partante pour un prochain atelier à Grain de Pression avec vous. Encore merci, à bientôt.
Delphine

Nous avons crée un réseau grâce aux ateliers parents. Pour moi c’est vraiment fort de pouvoir être écoutée et soutenue par les autres mamans. Nous nous appelons également entre les séances. Je remercie Julie.

Gaëlle S.

Julie est une jeune femme qui dégage une telle douceur et un tel accueil que l’on se sent en sécurité pour pouvoir dire ce que l’on a à dire.

Sarah F.

Julie fait preuve d’un grand professionnalisme et d’une pertinence qui m’a bluffé. Je suis admirative de la qualité de ses prestations. On sent qu’il y a un réel bagage et un professionnalisme. Je recommande les consultations à distance de Julie.

Hélène VDB

Mon premier entretien avec Julie s’est très bien passé. Julie est une personne douce, à l’écoute et dynamique. Elle n’est jamais dans le jugement et propose des outils ludiques et pertinents pour affronter nos angoisses et notre passé afin de faire correspondre nos aspirations à notre vie actuelle.
Je recommande Julie sans hésitation à toute personne ou famille qui souhaite un coup de pouce bienveillant et professionnel pour améliorer ses relations avec sa famille ou tout simplement son rapport à soi.

Eloise P.

J’avais entendu parler de l’Education positive et je m’étais informée. Mais j’avais l’impression d’être un mauvais parent car beaucoup de livres me disent comment faire. Je me sentais vraiment en dessous de tout.

Quand j’ai vu l’affiche de Julie qui présentait les cycles “vivre et grandir ensemble“ je me suis dis : oui !!! Et voilà deux ateliers que je fais et Julie est vraiment comme elle l’a promis.

Je ne me sens pas jugée. En fait, on peut vraiment parler librement, Julie nous guide et nous donne 2 ou 3  astuces mais au final c’est vraiment nous qui allons à la recherche des éléments en nous. Les ateliers de Julie sont très différents des livres ou des conférences, car ils sont adaptés à ce que nous vivons réellement avec nos enfants. J’ai hâte d’aller jusqu’au bout parce que ça fait beaucoup de bien

Nathalie D.

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